Contes du Far West (O’ Henry)

A PROPOS DE L’HISTOIRE – Prêt(e) pour une chevauchée littéraire aussi plaisante qu’amusante ? Les Contes du Far West vous entraînent dans un Texas de quatre sous, peuplé de rois du bétail, d’orpailleurs, de vagabonds qui se transforment en cow-boys charmants ou en bandits au grand cœur. On est au XIXème siècle et les puits de pétrole n’ont pas encore jailli des entrailles de la terre mais les personnages d’O’Henry sont riches de valeurs plus substantielles : amitié, solidarité, générosité, liberté…

Lira ou lira pas ?

Ce livre est pour vous si :

  • vous sortez toujours armé(e). Que vous soyez dans le tram, le métro ou la salle d’attente de votre dentiste, le O’Henry est LE calibre idéal pour tenir en respect l’ennui. Le chargeur des Contes du Far West contient 17 nouvelles. Suffisamment de munitions pour tenir sereinement face à tous les imprévus de la vie : bouchons, chéri(e) qui se pointe avec 30 mn de retard au restau, etc.
  • vous avez conservé votre âme d’enfant. Lire O’Henry, c’est un peu comme jouer au cow-boy avec un vieux copain d’école. Dans cet univers, la fantaisie fait loi. Et si on disait que j’allais attaquer un train…
  • le Far West vous passionne. Heart of the West, titre original du recueil, traduit l’amour d’O’Henry pour un Etat qu’il affectionne. Si la représentation n’est pas toujours très réaliste, elle sonne toujours  juste. Tant il est vrai qu’à toutes les époques l’amour est (un peu) aveugle !

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Bientôt le chemin disparut, et la voiture se lança au milieu des flots d’herbe d’un océan vert, à travers lequel la dirigeait sûrement la main experte de Raidler, pour qui chaque bouquet d’arbres était un phare, chaque bosse du terrain une bouée lumineuse.

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Jeu de masques

O’Henry a inventé un genre à lui tout seul ! Dans ses nouvelles qui oscillent sans cesse entre le conte et la fable, on sourit à l’habilité des chutes (ce n’est pas sans raison que Jean Dutourd a comparé l’auteur à un Maupassant du Far West) mais ces textes lumineux projettent une ombre subtile, à peine visible. Tout est jeu de masque dans ces récits où la plupart des personnages ne sont jamais tout à fait qui l’on croit.

Certains choisissent la vérité, d’autres le mensonge. Un choix, au fond, sans grande importance puisque seules comptent les raisons qui ont présidé au choix. Le bien et le mal font l’objet de la même distinction ténue. Si vous vous faites bandit pour sauver un ami, qui êtes-vous en réalité ? A vous de lire, puis de répondre !

Il était une fois le Texas

Mais plutôt que de s’embarrasser de réflexions morales, les héros de ces nouvelles préfèrent se tourner vers les « flots verts [des] océan[s] d’herbe » du Texas. Car O’ Henry, très Jean-Jacques Rousseau, écrit que la vie en plein air, guérit le corps et l’âme, que loin de l’influence corruptrice de la ville l’homme est naturellement bon. Nostalgie de ses années d’adolescence dans l’Etat des vaches aux longues cornes ? Souvenir des récits qui ont bercé son enfance et dans lesquels passait Sam Bass, le plus célèbre des coureurs de prairies ?

Au fond, tout se passe comme si O’Henry recréait un Texas de papier, mélange de souvenirs et de mythologie personnelle. Les cow-boys deviennent des centaures, les rois sont « hérissés d’éperons et de révolvers », les princesses sont toutes des amazones en puissance et les vagabonds sont des héros ignorés. Et comme tout royaume se doit d’avoir sa propre langue, on y parle un jargon extraordinaire, imparfait, traversé de références mythologiques, tout à la fois drôle, pudique et tendre.

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Ecrire pour réparer la vie

Car dans ces pages le ridicule même devient divin ! On y lit des missives délicieusement cousues de fautes – qui donnent envie de relire la lettre de Lili dans Le Château de ma Mère-. On y rencontre des héros calamiteux, pouilleux et souvent allergiques au travail mais non dénués, à leur manière, de grandeur et de courage.

Et surtout, dans ces courts récits, tout finit bien : l’amitié et la solidarité triomphent, les inspecteurs venus contrôler la comptabilité des banques sont « occupés » jusqu’à ce que l’argent prêté sans garantie ait été restitué, les enfants perdus retrouvent leurs parents et les couples d’amoureux sont à jamais réunis. Dans la vraie vie William Sydney Porter a été emprisonné pour un détournement de fonds dont il n’était peut-être pas responsable, est devenu orphelin à 3 ans avant d’enterrer un enfant mort-né puis de perdre sa première épouse. Entre les larmes et l’encre, O’Henry a fait son choix. Plume à la main, il a rédigé des centaines de nouvelles qui ont fait sourire des milliers de lecteurs. Une manière élégante de nous consoler de tout ce qu’il a vécu et que, pudiquement, il ne nous dit pas.

Anecdote

Vous n’aviez jamais entendu parler d’O’Henry ? Vous le citez pourtant régulièrement. Il est l’inventeur (en 1904) de l’expression « république bananière » qui désigne, sous sa plume, le Honduras. Le pays était à l’époque sous la coupe réglée de l’entreprise américaine United Fruit Company. Grâce à la corruption, ses dirigeants s’attribuaient les meilleures terres du pays pour cultiver des… bananes ainsi que d’autres fruits exotiques. Sam Zemurray, alors président de la firme, affirmait avec un cynisme déconcertant : « Au Honduras, il est moins cher d’acheter un député qu’une mule ! ».

Contes du Far West – O’Henry – Première édition française : 1946 (Neuilly-sur-Seine – Robeyr) – Mon édition : Libretto Laffont (1er avril 2016) – 304 pages

O’Henry
L’ami américain

Ses nouvelles nous font sourire, sa vie tient du roman. Découvrez O’Henry en 8 anecdotes (passez la souris ou appuyez sur l’image) :

Qui dit mieux ?
Qui dit mieux ?
J’ai rédigé près de
400 nouvelles.
Au moment de ma mort, j’étais l’un des conteurs les plus lus des Etats-Unis.
Je suis...
Je suis…
O’ Henry (1862-1910)
Steinbeck m’admirait (excusez du peu !). Après avoir été pharmacien, caissier de banque, journaliste et fait un détour par la case prison, je suis devenu un nouvelliste de talent.
Avant j'étais...
Avant j’étais…
William Sydney Porter.
En prison, j’ai adopté le pseudo. d’O’Henry.
On dit qu’il s’agit d’un double clin d’oeil à Orrin Henry (gardien de prison) et au chimiste français Ossian Heny. A vous de voir !
Je suis timbré :)
Je suis timbré 🙂
Pour mon 150ème
anniversaire, la Poste américaine a publié un timbre à mon effigie !
Droits d'auteur
Droits d’auteur
Je suis le mort le plus riche du cimetière ! En référence au début de ma nouvelle Le cadeau des mages (“1 $ et 97 cents. C’était tout.” ), mes admirateurs laissent de la menue monnaie sur ma tombe.
Histoire de liquides
Histoire de liquides
Je fais partie de la team des écrivains alcooliques. A 47 ans, la cirrhose du foie m’a rattrapé. Rendez-vous dans mes nouvelles ! L’encre est plus forte que l’alcool.
Autodidacte
Autodidacte
Lire plutôt qu’étudier. A 15 ans, j’ai quitté l’école pour travailler dans la pharmacie de mon oncle où l’on vendait des remèdes et servait de grands verres… de whisky. Les voies de la guérison sont impénétrables !
Love
Love
Athol Estes était si belle que je l’ai enlevée avant de l’épouser. Alors que je m’étais enfui au Honduras pour éviter la prison, j’ai volé à son chevet pour la voir une dernière fois avant que la tuberculose ne l’emporte.

Un commentaire

  1. Distrayants, réconfortants, hilarants, ces contes du Far West ! J’aime tes choix, Nanili, tes commentaires et tes photos et, une fois de plus, je n’ai pas regretté de t’avoir suivie dans ces aventures rocambolesques et ressourçantes. Merci pour la qualité de ton site que je parcours parfois pour le seul plaisir de le « feuilleter ». 💕

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