Le printemps commence le 12 mars

La poésie est partout et… nulle part si ce n’est dans notre regard ! Eclat du ciel, tag griffonné sur un mur, laisse de mer qui ourle la plage, chants d’oiseaux, fleurs hâtivement assemblées, photos épinglées sur Insta… et pourtant nous ne la voyons pas. Le Printemps des poètes (12 au 28 mars) vient nous rappeler qu’elle existe, que, parfois, il est bon de répéter la formule de Lamartine « Oh, temps suspends ton vol » (Le Lac), de s’ouvrir au présent, de vivre l’éphémère… d’oublier cet élan trompeur qui nous entraîne toujours plus vite vers un futur erratique qu’au fond nous ne maîtrisons pas.

Silence. Pages blanches. Place à Baudelaire.

On peut étudier le plus célèbre de ses recueils, interroger ses vers, tenter d’expliquer leur incroyable musicalité, leur beauté demeure en partie inaccessible, irréductible à toute exégèse. Pour comprendre Les Fleurs du Mal, il faut accepter de lâcher prise de se laisser entraîner dans cet Océan poétique sans fond, parfois apaisé, souvent tourmenté, traversé de fantômes suppliants, de squelettes grotesques et de cœurs suppliciés : « Ne cherchez plus mon cœur ; les bêtes l’ont mangé. » (LV – Causerie). Il faut lire Baudelaire parce que son recueil amputé par la censure, moqué, condamné, a bravé toutes les tempêtes pour arriver jusqu’à nous et exaucer le vœu du poète :

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Quatrains du sonnet XXXIX / Cycle de Jeanne Duval

Les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire – Date d’édition : première édition 1857 (mais 4 éditions différentes ont été publiées entre entre 1857 et 1868, date de la mort de Baudelaire) – Mes éditions : GF Flammarion (1991) 364 pages – Gallimard, collection de La Pléiade, (Baudelaire, Oeuvres complètes, tome 1) 1 603 pages

Les bijoux
La très chère était nue, et, connaissant mon coeur, / Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores…

Le Léthé

L’oubli puissant habite sur ta bouche / Et le Léthé coule dans tes baisers…

Le vampire

Toi qui, comme un coup de couteau, / Dans mon coeur plaintif est entré…

Un commentaire

  1. Envie de !… Tu m’as donné plein d’envies : envie de printemps, bien sûr, mais surtout envie de relire ces géants de la poésie, Lamartine, Baudelaire, Raimbault, Verlaine… envie aussi de feuilleter ces superbes livres de La Pléiade. Merci à toi.

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